Le film Madre au cinéma le 22 juillet

mercredi, juillet 22, 2020


Film Madre

Aujourd'hui, je laisse le blog à Sandrine :

"J’ai assisté à l’avant-première de Madre de Rodrigo Sorodoyen en compagnie de mon amie Sophie dans un lieu hyper sympa, le club 13, aka chez Lelouch dixit mon amie. Nous avons croisé le réalisateur Rodrigo Sorogoyen, qui était présent à la fin de la projection, il est connu pour ses thrillers brulants comme Stockholm ou Que Dios nos perdone. Le film Madre, est la continuité du court-métrage du même nom qui a été sélectionné dans de nombreux festivals.


Synopsis


Dix ans se sont écoulés depuis que le fils d’Elena, alors âgé de 6 ans, a disparu. Dix ans depuis ce coup de téléphone où seul et perdu sur une plage des Landes, il lui disait qu’il ne trouvait plus son père. Aujourd’hui, Elena y vit et y travaille dans un restaurant de bord de mer. Dévastée depuis ce tragique épisode, sa vie suit son cours tant bien que mal. Jusqu’à ce jour où elle rencontre un adolescent qui lui rappelle furieusement son fils disparu…


L’univers du réalisateur Rodrigo Sorogoyen est assez anxiogène, ses réalisations sont souvent des thrillers ou des policiers. Le film Madre a une consonance plus tragique. C’est l’histoire d’une mère dont le fils a disparu il y a 10 ans sur une plage des Landes alors qu’il passait ses vacances en compagnie de son père. Elena va essayer de vivre et de donner le change en survivant face aux autres.

Dès la scène d’ouverture, le film nous met déjà dans l’ambiance, nous sommes prévenus. Installés dans des fauteuils en cuir, nous ne sommes pas venus pour passer un agréable moment. Nous allons vivre un moment long et douloureux. Nous pourrions nous attendre à vivre un drame, avec des cris, des larmes, une ambiance étouffante…. Et bien non. Madre parle d’une reconstruction possible face au traumatisme de la perte d’un enfant. Certes, le chemin est douloureux mais nécessaire pour retrouver la lumière. Le film décrit le portrait d’une mère qui s’est arrêtée de vivre le jour où son fils disparait et qui vit sans réel but, le regard éteint. L’actrice Marta Nieto est parfaite dans le rôle de la mère. Nous ressentons sa tristesse, sa colère, ses tripes, avec une certaine retenue émotionnelle maitrisée.


C’est la rencontre avec un adolescent qui lui rappelle son fils, et de cette relation naitra une relation ambiguë. Une tension qui nous est montré et qui nait sur deux perceptions différentes selon l’angle de la caméra. La relation entre Elena et Jean va se percevoir différemment. Elle a un regard maternel, une envie de rattraper le temps avec son « fils ». Alors que Jean a un sentiment amoureux, fantasmé, limite érotique.

L’intensité narrative et la solitude du personnage d’Elena est mis en avant à travers les différents cadrages. Madre permet d’entrer au cœur des tourments de la mère, créant une fluidité qui est accentuée par les nombreux et longs silences qui sont volontairement aussi explicites que les dialogues que nous entendons.

Madre est marqué par des scènes très fortes qui font une histoire puissante et tragique à la fois. Rodrigo Sorogoyen ne nous embarque pas dans une ambiance plombante, il nous épargne les scènes clichées autour de la disparition d’un enfant. D’ailleurs, il ne s’attarde en rien sur l’explicatif de la disparition. Cela interroge sur le vers quoi le réalisateur veut nous emmener. Madre se déroule dans un calme maitrisé. Vous allez vous laisser porter par le film, même si vous ne cernez pas précisément la destination de celui-ci. Le sujet est grave, et pourtant il y a une sensation agréable qui vous confronte à un film rempli de mystère, différent. "


Sortie au cinéma le 22 juillet 2020.

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